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mardi 22 septembre 2015

It's Finland calling!

mardi 22 septembre 2015
22 septembre 2015. 

Cela fait un mois que je suis arrivée à Turku, au sud-ouest de la Finlande, où je passe un semestre en Erasmus. Le temps me file entre les doigts, je cligne des yeux et trois jours s'écoulent... En quittant la France, je ne m'attendais pas à grand chose. Après tout, quel est le meilleur moyen de ne pas être déçue, si ce n'est de ne rien espérer? Une chose est sûre, je ne m'étais jamais imaginé une expérience aussi épanouissante. J'aime tout ici, les cafés aux gâteaux fait maisons, les lumières des bateaux sur le fleuve, la chaleureuse ambiance du Student Village, les rues pavées bordées d'arbres, les parties de carte dans la cuisine jusqu'à une heure du matin, les soirées en boîtes, mon voisin un peu relou, les fumoirs pourtant étouffants... J'ai l'impression d'avoir trouvé ici un autre chez-moi. Il y a un mot en allemand qui ne trouve pas de traduction exacte, ni en anglais ni en français : "HEIMAT", que je retranscrirais par "maison du coeur". Votre Heimat, ce n'est pas forcément l'endroit où vous vivez mais c'est l'endroit où vous avez l'impression d'être chez vous. C'est triste à dire, mais je me sens mieux ici qu'à Bordeaux. Bien sûr, certains éléments de ma vie française me manquent, mais ces derniers ont une importance vraiment minime par rapport au bonheur que je vis ici. J'aime me lever le matin et prendre mon petit-déjeuner en regardant le soleil se lever sur la ville, j'aime parler anglais et sentir que je m'améliore de jour en jour. Même si je ne suis là que depuis un mois, je peux dès maintenant l'affirmer: étudier à l'étranger change un homme. (ou une femme, en l’occurrence. eh oui juliette, tu es dotée d'un vagin, surpriiise). Je me sens grandir, mûrir, devenir autonome, responsable. Je n'ai plus peur du regard des autres, parce qu'ici la critique facile ou la tendance à juger au premier abord est quasiment inexistante. Les gens sont plus heureux, ils n'ont pas à rabaisser les autres pour se sentir vivants. Chacun mène sa vie comme il l'entend et personne ne vous dira quoi que ce soit, car personne d'autre que vous n'est concerné. Par exemple, en France, lorsque quelqu'un mange tout seul à la cafétéria ou au Resto U, il fera probablement l'objet de petits commentaires glissés sous la table. Il sera vu comme quelqu'un n'ayant pas d'amis. On constate quelque chose et l'on en déduit directement une autre, il y a comme un filtre entre la vue et la perception. Personnellement, je n'oserais jamais aller manger toute seule au self par peur du regard des autres. Ici, ce n'est pas le cas. Les gens s'en fichent complètement, et que vous soyez tout seul ou entouré de 12 personnes, ils vous regarderont de la même façon. J'apprécie énormément cette neutralité à laquelle je n'ai pas été habituée lors de mon parcours scolaire français.

 Et puis il y a les autres étudiants erasmus, ces personnes de toute beauté dont l'objectif principal est de s'éclater et de boire le plus de bières possible en un temps toujours plus réduit. Coeur sur vous, chers collègues. C'est en effet l'état d'esprit solidaire et bon-enfant qui règne au Student Village qui contribue le plus à mon bien-être finlandais. Il est extrêmement simple de s'intégrer et de se faire des amis ici, et cela pour plusieurs raisons : tout d'abord, quand on arrive en erasmus, on est confrontés aux mêmes galères que tout le monde: pays étranger, langue étrangère, choc culturel... et surtout, on ne connait personne, et on a tout à gagner à se faire des amis le plus rapidement possible. Chacun étant alors ouvert et réceptif, il est naturel que les liens se créent bien plus facilement. De plus, l'Université organise énormément d’événements, de soirées, de réunions qui aident à rencontrer toujours plus de belles personnes. Enfin, la vie en communauté rapproche énormément. En ce qui me concerne, j'ai ma propre chambre et salle de bain, mais je partage la cuisine avec tous les gens de mon étage, soit 11 autres joyeux lurons. On mange ensemble, on étudie ensemble, on fait la fête ensemble... parfois même on se douche ensemble (ouioui). Forcément, ça crée ce petit quelque chose qui fait que même si on ne les a pas choisi, on les aime très fort, ces petits. Ici, j'ai pu rencontrer des personnes avec des idéaux, des envies, des valeurs, de la personnalité. Des personnes qui ne se contentent pas de leur zone de confort, des personnes qui prennent le courage à deux mains, qui osent aller voir ce qu'il se passe ailleurs et qui se jettent à corps perdu dans l'aventure. Ces personnes qui agissent plus qu'elles ne parlent. C'est ce genre d'individus dont je veux m'entourer ici, car ce sont eux qui m'enrichissent.



 "Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses."
 - Milan Kundera


Amour toujours, 
Juliette 





                     


                     

dimanche 16 août 2015

State of mind

dimanche 16 août 2015
Eté 2015. Je suis en vacances depuis le milieu du mois de mai, et beaucoup de choses ont changées.


Sans forcément le vouloir, j'ai énormément réfléchi lors de ces dernières semaines. C'est aussi le but des vacances: se poser, faire le point pour mieux repartir. Mais ce n'est pas toujours simple, et les choses ne sont pas forcément limpides. Dans la vie, tout n'est jamais entièrement blanc ou entièrement noir, il y des nuances, des sentiments contre lesquels on voudrait lutter, des questions qui restent sans réponses, des événements dont on ne saisit pas tout de suite le sens. Il arrive de se sentir perdu, incompris, seul et un peu moche. Ce n'est pas la première fois et ça ne sera sûrement pas la dernière. Et si ça arrive à tout le monde, c'est que ça ne doit pas être si grave que ça. Mais parfois, la tristesse prend le pas sur l'espoir et toutes ces belles choses qui fleurissent, quelque part, au fond de nous. On se dit alors qu'on ne sera jamais plus heureux, et la lumière au bout du tunnel nous parait inaccessible. "Je n'aimerais plus jamais quelqu'un aussi fort." On se sent vide, on ne peut s'empêcher de ressasser des souvenirs, on a l'impression que c'est tout ce qu'il nous reste. Un visage qui devient de plus en plus flou, une voix qui, petit à petit, s'efface. Et on s'accroche, on se dit qu'il reviendra, "c'est pas possible autrement." 

Prenons du recul. Soufflons un coup.



Les jours, les semaines, les mois passent. Au fil du temps, on réapprend à vivre. On réalise que le temps ne s'est pas arrêté, que le reste du monde est encore bien là et que les bons moments existent toujours. On pose un regard rempli d'amour sur les gens qui ont été là, de près ou de loin, et on se dit qu'on a énormément de chance de les avoir à nos côtés. Bien souvent, il y en a peu, mais ce sont des personnes de confiance. Lors de cette période peu folichonne, j'ai été très touchée par la présence de certains de mes amis et de ma famille. Ils ont su me réconforter, et même si parfois les mots manquaient, savoir qu'ils étaient près de moi m'a aidé et je leur en suis extrêmement reconnaissante. On se rend alors compte que même si la vie est semée d'embûches, il y aura toujours quelqu'un pour marcher avec vous. Certains trouvent cette présence dans leur entourage, d'autres dans des choses moins concrètes comme la religion ou la spiritualité. Il n'y a pas de recette miracle mais chacun peut choisir sa façon de guérir. 

On peut aussi partir, se couper du monde pendant quelques jours. Il ne s'agit pas d'aller très loin, mais le voyage peut permettre de prendre de la distance par rapport à nos problèmes, quotidiens ou exceptionnels. Perdez-vous en pleine nature, débranchez votre portable, parlez avec vos proches, riez, jouez, lisez. Regardez un ciel étoilé depuis un endroit où il n'y a aucune pollution lumineuse. Face aux étendues désertiques, aux montagnes s'étendant à perte de vue, aux lacs à l'eau translucide, on voit la nature reprendre ses droits. Et l'on se sent minuscule. Et nos problèmes le deviennent aussi. Il est toujours bénéfique de revenir à l'essentiel, aux plaisirs simples de la vie.

Au cours de cet été, d'autres questionnements sont nés dans mon cerveau, des interrogations que je ne soupçonnais pas et qui vont au-delà du simple "pourquoi moi". Quel est le sens de la vie? Comment j'imagine mon avenir? Est-on condamné à souffrir?  Je n'ai pas trouvé de réponses, et je ne suis pas sûre d'en trouver un jour. Mais j'ai très envie de nourrir ces pensées, de me cultiver d'avantage, de lire et de réfléchir pour me forger ma propre opinion et mes propres idées. Comme je l'ai dit au début de cet article, les choses ne sont pas forcément limpides. Mais il faut entretenir ces questions et les réflexions qu'elles engendrent : ce sont elles qui nous construisent.



"La liberté, c'est savoir danser dans ses chaînes." 
- Nietzsche


Je vous laisse avec quelques petites photos de mes vacances...
Amour toujours,
Juliette


                                                  1er juin 2015 - 09 juin 2015 : à la découverte de l'Irlande!




                                                  Juillet 2015 : exposition Transfert à Bordeaux




                                                  10 août 2015 - 16 août 2015 : Les Pyrénées entre cousins!
 




dimanche 26 juillet 2015

Les humains de ma vie

dimanche 26 juillet 2015
Bienvenue à toi, cher internaute ! Que tu te sois perdu dans les sombres recoins de l'internet ou que tu sois ici de ton plein gré, une chose est sûre, je t'aime déjà.


Pour ce premier article, j'aimerais vous faire partager quelques noms qui vous seront peut-être familiers. Les personnalités dont je vais vous parler sont des individus que je respecte et que j'admire pour leurs divers talents, accomplissements ou engagements. Bien sûr, de nombreux anonymes pourraient également figurer sur cette liste, mais j'ai choisi de ne mentionner que des personnes pouvant parler à tous. Ces personnes ont toutes influencées ma façon de voir les choses, elles m'ont fait réfléchir et c'est, d'après moi, un des buts de la célébrité : avoir un impact positif sur d'autres personnes.



Sylvie Ohayon est l'auteur du roman autobiographique  Papa was not a rolling stone, qui raconte son enfance difficile à la Courneuve, en banlieue de Paris. Elle y détaille ses galères dans un milieu où la violence est quotidienne, ses rêves de franchir le périphérique pour enfin vivre dans la capitale, mais aussi les valeurs, les règles et les tabous de la cité. Je ne peux qu'admirer la force, le courage et l'ambition de cette femme qui a su s'accrocher et se faire un nom malgré tout les obstacles rencontrés. Ce livre et son auteur ont enrichi ma vision de la banlieue et m'ont permis de réaliser la chance que j'avais d'être née « du bon côté ». Une grande madame.



Sigmund Freud est le fondateur de la psychanalyse. Cet homme (que dis-je, ce génie) a inventé et défini certains concepts aujourd'hui essentiels à la psychologie tels que le refoulement, les rêves, les pulsions... Freud a mis des mots sur ce que l'on ne pouvait pas nommer et encore moins expliquer. Il part d'un postulat simple selon lequel l'inconscient existe, et fonde toute sa technique sur cette idée pourtant impossible à démontrer. Et ça marche. Alors que les médecins de l'époque voyaient dans un enfant l'adulte qu'il allait devenir, Freud étudiait chez l'adulte l'enfant qu'il avait été afin de comprendre son mal-être et de le soigner. Il étudiait l'inconscient du patient afin d'en analyser les pulsions et évènemements traumatisants pouvant être la cause d'une maladie psychologique mais aussi physique. Je considère ce cher Sigmund comme fou. Génialement fou, cela va de soi, mais comment peut-on expliquer l’inexplicable ? Et pire, comment cela peut-il marcher ? Un fou, je vous le dit.

salut toi.

Ellen Page, mon amour. Actrice canadienne âgée de 28 ans, cette jeune femme n'en finit pas de me surprendre. Tout d'abord par son talent de comédienne : elle a joué des rôles très différents, passant d'une ado cruelle et avide de vérité dans Hard Candy à une jeune femme rongée par la peur en voyant sa compagne se battre à la fois contre son cancer et pour leurs droits juridiques dans Freeheld (prévu pour 2016). Mais si j'admire autant ce petit bout de femme, c'est également pour son engagement et ses valeurs. Travaillant avec l'ONG Humans Rights Campaign, elle soutient énormément la communauté LGBT et prône la tolérance et le respect entre les hommes. Lors d'une conférence le 14 février 2014, elle envoie un message d'amour et de soutien à toutes les personnes rejetés à cause de leur sexualité dans lequel elle affirme, je cite, « ce monde serait tellement meilleur si chacun faisait un petit effort pour être moins horrible avec son prochain. Ce n'est pas dur, et automatiquement, cela sauve des vies. » Marry me, Ellen.

"sorry mr Dicaprio i'm already in love with Juliette "

Frida Kahlo est une artiste mexicaine ayant vécue au début du XXème siècle. En 1925, Frida a 18 ans lorsqu'un accident de bus la détruit : presque entièrement paralysée, elle reste clouée au lit pendant trois mois. C'est à cette époque qu'elle commencera à peindre. Ses parents placent un miroir au dessus de son lit de façon à ce qu'elle puisse se dessiner facilement. La sincérité des tableaux de Frida Kahlo me touche énormément : lorsque l'on se dessine, on a souvent tendance à essayer de se bonifier. Ce n'était pas son cas. Frida se peignait comme elle se voyait, physiquement mais aussi mentalement, ce qui explique la violence de certains de ces tableaux chargés de colère et de frustration. Le réalisme de ces oeuvres est déconcertant, et peut même être dérangeant; Frida Kahlo était une artiste très crûe, très dure, qui n'avait pas peur de regarder la réalité dans le blanc des yeux. Elle peignait sans artifices. Pourtant, elle est pour moi l'une des plus grandes artistes que ce monde ait vu naître.


posey avec mon perroquey
                                                         


(Cette petite liste est complètement personnelle et je comprendrais très bien que vous ne considériez pas Freud comme votre héros sans peur et sans reproches.)

Amour toujours,
Juliette
Petites culottes et grands débats © 2014